Gaston Bouzanquet : homme du monde
Gaston Bouzanquet naît en 1866, au sein d’une vieille famille de viticulteurs protestants de Vauvert. Son père, Ulysse (1847-1909), sera le maire de cette ville, de 1888 à 1892.
Dans les années 1870, la crise du phylloxéra oblige la famille Bouzanquet à s’installer à Paris où Ulysse Bouzanquet tient un négoce de vin. C’est là que Gaston fait ses études et s’ouvre aux arts, aux découvertes et aux technologies de son temps dévoilées par les expositions universelles de 1889 et 1900. Parmi ces nouveautés, la photographie stéréoscopique qui devient rapidement indissociable du quotidien de ce jeune homme curieux de tout.
A Paris, il fait des connaissances qui vont influencer son destin : Jules Charles-Roux, « le grand Marseillais de Paris », député des Bouches-du-Rhône, industriel, armateur, écrivain, défenseur de l’identité provençale et du Félibrige. Grâce à lui, il rencontre Frédéric Mistral et Jeanne de Flandreysy, qui se partage entre le journalisme, son salon parisien et la Provence, et collabore à ses nombreux ouvrages sur l’histoire et les monuments du Midi.
A la fin de ses études, il revient à Vauvert et retrouve son pays d’élection dont il aime à parcourir muni de son appareil photo la Camargue et les prés du Cailar, où paissent les taureaux du marquis de Baroncelli.
On retrouve nombre de ses photographies dans Le Taureau Camargue, que Gaston Bouzanquet publie en 1925 avec Jeanne de Flandreysy et dédie à Etienne Mellier, et à Jules Charles-Roux, disparu en 1918. Gaston Bouzanquet, membre de la Nacioun gardiano, réalise ainsi le désir de Jules Charles-Roux de faire connaître celles des mœurs provençales se rapportant plus particulièrement au taureau Camargue.
Mobilisé dans le corps de l’Intendance militaire, la guerre de 1914 va mettre fin à sa vie à Vauvert. En 1920, tout en continuant à exploiter son domaine des Silex, Gaston Bouzanquet se fixe définitivement à Nîmes. Dès lors, il va prendre une part active à la vie culturelle de Nîmes. Membre fondateur des sociétés savantes, Gaston Bouzanquet donne de nombreuses conférences inspirées par ses voyages en Espagne, en Afrique du Nord et au Proche-Orient et illustrées par ses nombreuses photographies.
En 1925, l’année où paraît Le Taureau Camargue, déjà président de l’Aéro-club du Gard, administrateur des Hôpitaux, il ajoute à ses nombreuses activités la présidence du Syndicat d’initiative des intérêts régionaux de Nîmes et du département du Gard. Il exercera ce mandat pendant douze ans, jusqu’à sa mort en 1937 et fera de ce syndicat d’initiative, le premier de France d’après la presse.
Gaston Bouzanquet et la troisième dimension :
Durant plus de quarante ans, G. Bouzanquet n’a cessé de photographier constituant ainsi une collection de plus de 4000 images sur plaques de verre stéréoscopiques pouvant être vues en relief, à l’aide de visionneuses.
La stéréoscopie est inventée en 1838, comme la photographie. Ce procédé novateur permet d’obtenir une vision en relief saisissante de réalité. Alors que la photographie restituait une réalité plus approchante que la plus réaliste des peintures, le procédé stéréoscopique rendait sa troisième dimension à l’image.
Biographie (d’après Michèle Pallier, membre de l’Académie de Nîmes)