En 1966, lors d’une réunion initiée par la DATAR à Lurs-en-Provence, des experts d’horizons très divers réfléchissent au moyen de protéger des espaces « naturels » avec le concours de ceux qui les habitent. L’idée du musée comme un outil dont pourraient se doter les futurs Parcs naturels régionaux - PNR - émerge alors.
Ainsi, deux musées sont créés en 1968 et 1969, dans les PNR d’Armorique et des Landes de Gascogne avec l’aide de Georges Henri Rivière, créateur et Conservateur en chef du Musée national des arts et traditions populaires qui va mettre au point un nouveau concept de musée : l’écomusée.
Dès lors, les écomusées se développent sur tout le territoire dont beaucoup dans des parcs naturels régionaux ou nationaux. Ces nouveaux établissements représentent en effet le complément idéal des espaces d’environnement préservé qu’ils contribuent à mettre en valeur et à faire connaître à des visiteurs de plus en plus nombreux.
En Camargue, le Parc naturel régional, créé en 1970, est très vite confronté au difficile problème de l’accueil des visiteurs.
Comment établir un rapport véritable entre 8 500 Camarguais, d’une part, et plus d’un million de visiteurs par an, d’autre part ? Comment expliquer à ces derniers que la Camargue n’est pas l’espace naturel peuplé de flamants roses, de taureaux et de chevaux sauvages que beaucoup croient mais une réalité complexe et fragile dans laquelle les activités humaines jouent un rôle capital ?
En 1973, il est décidé d’aménager le musée du PNR dans l’ancienne bergerie du mas du Pont de Rousty, acquis par la Fondation du PNRC.
Georges Henri Rivière conseille la programmation – Traiter conjointement l’histoire naturelle et humaine de la Camargue – et suit chaque étape de la réalisation du Musée camarguais (1er nom donné au musée du au lien de filiation avec le Museon Arlaten et l’œuvre de son fondateur, Fréderic Mistral).
Les Camarguais associés à la création du musée dès 1977 participent à la collecte pour réunir les premières collections. Deux cents objets, soit les deux tiers de ceux qui figuraient au programme, furent donnés, fichés et indexés. Le tiers restant a fait l’objet d’achats.
En 1978, le musée ouvre ses portes aux camarguais. En 1979, il obtient le Prix européen des musées.
En 1993 et 1994, le musée est touché par les inondations. Il ferme ses portes pour un an de réparations. Un projet de rénovation globale et d’extension est lancé.
Ce projet se concrétise 20 ans plus tard. Le 27 octobre 2013, après un an de travaux sur le bâtiment et l’exposition permanente, le nouveau Musée de la Camargue ouvre ses portes au public.
En 2019, le Musée de la Camargue s’est agrandi pour offrir un accueil plus vaste à ses visiteurs et des expositions temporaires toute l’année. L’architecture du bâtiment est conçue par l’atelier marseillais de Philippe Donjerkovic, architecte du patrimoine.
Sa forme de barge évoque le littoral du delta du Rhône, comme sa ceinture de ganivelles de bois utilisées pour maintenir les dunes de sable. Les pilotis qui portent la structure la surélèvent au-dessus du niveau de l’inondation qui a frappé le musée par deux fois en 1993 et 1994. A l’avenir, si l’inondation survient à nouveau les collections du musée pourront y être réfugiées.